Jazz à Vienne rend hommage à Fela Kuti, par la voix de Kiala et son Afroblaster, qui soufflent un bon coup d’Afrobeat dans la pure tradition Kutienne de la chose.

A regarder de plus près, le père de l’afrobeat incarne les révolutions, toutes les révolutions. Sa personnalité concentre la contestation de toutes ces musiques qui se sont faites l’expression de la dénonciation de la domination de tous ces petits esprits mûs dans leurs actes et attitudes par la peur de la différence,l’incurie… et de ce qu’ils ne maitrisent pas. Quoi de plus normal que de rencontrer donc l’afrobeat dans un festival de jazz. Ce dernier étant ouverture par excellence.

A l’image du jazz, pour ne citer que lui, qui hier était honni et aujourd’hui encensé par les mêmes, le visionnaire et révolutionnaire saxophoniste nigérian semble retrouver les bonnes grâces de ces YEUX qui décident du Bien et/ou du Mal des choses. Ceux qui, malgré la marche du temps, veulent et continuent de lui imposer leurs fondamentaux abscons, éculés, destructeurs et d’une sublime  idiotie …et qui ne veulent surtout pas en entendre parler ici.

Rappelons ce propos de James Hubert Blake plus connu sous le nom de Eubie Blake, à propos du Jazz:

When Broadway picked it up, they called it ‘J-A-Z-Z.’ It wasn’t called that. It was spelled ‘J-A-S-S.’ That was dirty, and if you knew what it was, you wouldn’t say it in front of ladies.

Heureusement que la musique a, porte en elle, et EST cette capacité inaltérable de l’universel. Que ce soit pour des intérêts pécuniaires, comme c’est le cas et l’élément fondamental chez ces YEUX, ou pour d’autres raisons, elle finit toujours par s’imposer et accomplir ce pourquoi elle se fait et est. Elle est, ainsi ce proverbe africain : La vérité est comme les fesses, on est obligé de s’asseoir avec.

©Tribune2lArtiste/Kiala and Afroblaster

 

C’est ainsi que Kiala, en digne héritier de Fela Anikulapo Kuti, hier sur la magnifique scène Cybèle, a, en toute légitimité, pu représenter ce dernier tant sur scène que sur plateau (lors de la conférence d’avant concert). Tout le contraire de cette autre conférence sur le jazz et le rap de samedi dernier, qui a mis en scène, cette expression condescendante, imbue d’elle-même, méprisante, paternaliste et prétentieuse blanche, prisonniere de ses nombreuses contradictions et mensonges, qui s’autorise encore et toujours le droit de parler pour les voix noires (poules aux œufs d’or), tout en les excluant des débats…Visiblement, Les temps changent (chantait Mc Solaar), mais les fondamentaux demeurent et résistent encore chez certains. Mais, une fois de plus, comme dit l’adage africain : La vérité est comme les fesses, on est obligé de s’asseoir avec. Le temps se charge de remettre de l’ordre dans le chaos que crée ou sème l’humain…

C’est donc en compagnie d’une solide formation, Hilaire Penda (bassiste derrière le tube planétaire Yeke Yeke avec Mory Kante), Mathilda Haynes (guitare), Franck Mantegari (Batterie), Hakim Sulaiman (Sax), Jean Maximilien (Piano) et Lydie Alberto (Voix)…que KIALA a, fort de sa légitimité toute indiquée, exécuté l’Afrobeat dans la pure tradition de son fondateur.