Le bluesman malien Boubacar Traoré fait danser le New Morning.

Lorsqu’on accède à la salle et qu’on observe la scène, c’est le dépouillement de cette dernière qui vous interpelle. Elle avait de quoi décontenancer les amateurs de la logistique lourde. Elle soulève même des interrogations sur ce que sera la qualité du spectacle…allons-nous prendre des claques ? Une calebasse haut perché sur un meuble, 3 micros et un sampleur…ou quelque chose qui lui ressemble.

©Tribune2lartiste/ Boubacar Traoré
©Tribune2lartiste/ Boubacar Traoré

 

Ce dépouillement ne devrait pourtant pas surprendre, lorsqu’on connait un tout petit peu l’hôte du soir. Il est à son image. Un dépouillement qui épouse la sobriété de l’artiste, de l’homme Boubacar Traoré dit Kar Kar. Des ingrédients qui en font aussi un excellent bluesman…sans aucun doute.

Quelques minutes avant l’entrée en lice de Boubacar Traoré et des deux musiciens (Babah Koné (Calebasse) et Vincent Bucher (Harmonica) qui l’accompagneront toute la soirée, un autre fait interpelle. La salle est pleine à craquer ; et dans les ¾, de jeunes gens. La raison à cela ? Il faut aller la chercher dans la personnalité, les chansons et surtout l’élégance et la jeunesse de Kar Kar sur scène. Du haut de ses 74 ans, il est d’une jeunesse sur scène, qui vous ravit, qui vous séduit…

©Tribune2lartiste/ J.P. Rykiel
©Tribune2lartiste/ J.P. Rykiel

 

Entre les récitals poétiques à l’harmonica de Vincent Bucher, un jeu juste et axé à l’essentiel de Babah Koné à la calebasse…le trio a fait montre d’une grande générosité musicale. Comme c’est autre instant, lorsque Jean Philippe Rykiel rejoint sur scène le trio, pour un instant magique…pendant ce temps, concentré sur son sujet, de sa guitare, Kar Kar nous gratifiait de son chant bluesy toujours dans un slalom qui ne s’arrête qu’à chaque fin de chanson… Mais quel sacré bonhomme ! Et quelle claque avons-nous reçue ! Go, go Kar Kar !