“Msimbi Wakuda”, Yvonne Mwale retrace le chemin parcouru.

“Je ne chante pas, parce qu’il faut chanter. Je ne fais qu’exprimer, ce que Dieu m’a donné. J’ai la musique dans le sang.”

Elle est rayonnante, et l’album l’est davantage.  Avec son troisième album : “Msimbi Wakuda“, la zambienne fait son retour dans les bacs après une tournée estivale riche en spectacles, tous avec les mêmes qualificatifs : énergiques et colorés. Un an après Ninkale (laissez-moi vivre).

Qui a eu l’occasion d’approcher la zambienne Yvonne Mwale, même en privée, sait qu’il s’agit d’une personne qui déborde d’énergie,  et passionnée. Cette passion qu’elle met et que l’on retrouve dans sa musique et sur scène.

Dans “Msimbi Wakuda” qui signifie la jeune fille noire, Yvonne a voulu un album avec un regard rétrospectif de cette jeune fille. Un regard qui retrace tout le chemin parcouru depuis son enfance, avec la perte à 12 ans de ses parents, de la vie dans les rues jusqu’aux scènes des grandes salles de spectacle à travers le monde en passant par des tentatives de suicide. Cette jeune fille noire, à laquelle pourront s’identifier à coup sûr, de nombreuses d’autres filles.

 

©Tribune2lartiste/Yvonne Mwale à la Musikemesse 2016 (Francfort-Allemagne)
©Tribune2lartiste/Yvonne Mwale à la Musikemesse 2016 (Francfort-Allemagne)

 

Fidèle à elle-même, comme dans les précédents opus, Yvonne ne déroge pas à la règle fixée. Partir de qui on est et de ce que l’on a, pour mieux intégrer les influences, les rencontres, les expériences. C’est ainsi que des rythmes zambiens  (NGONI), abordés ici en Nsenga (la langue locale) au jazz (en anglais ou en Nsenga), en caressant la soul, toujours avec la même aisance, la jeune dame de 27 ans traverse avec une telle subtilité, les styles.

Loin d’être une simple exécution de son art, la musique chez Yvonne Mwale, a une autre dimension, une autre vocation. Si elle s’est avérée comme une thérapie, elle est aussi, ainsi dit-elle : “Je ne chante pas, parce qu’il faut chanter. Je ne fais qu’exprimer, ce que Dieu m’a donné. J’ai la musique dans le sang.”. Et ce n’est donc pas un hasard si Kuwimgamo, piste 11, des 12 que compte l’album, revêt un caractère grave. Un hymne à plus de tolérance, à plus d’amour, une chanson dans laquelle, la chanteuse dénonce la mort des enfants, prône la paix.

Une fois de plus, laissons-nous embarquer et séduire par cette voix parfois nasillarde, puissante de cette jeune fille noire au destin bien particulier. La musique d’Yvonne Mwale est un message destiné à de nombreux enfants pour qui, lorsqu’on pense que tout est terminé, surgit l’espoir. Une véritable force prodigieuse qui nous vient de Chipata, où elle a grandi.

En écoute: “Mwana Wa Masiye”: album-artwork-msimbi-wakuda